Sandro « Sandro » Masin

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Bien souvent, lorsque l’on croise le regard d’une personne, on peut – sans trop se tromper – savoir si elle est sincère, honnête, fragile,… Et, cette impression – toute subjective, il est vrai – s’est avérée vraie en ce qui concerne ma rencontre avec Sandro Masin. L’homme est – indubitablement – quelqu’un de bon, gentil, timide, discret,… et qui n’a pas pour habitudes de « faire des vagues » ou de « tirer la couverture » vers lui ! L’Artiste, lui, a débuté sa carrière en travaillant sur des One-Shots tels que la bande dessinée de Science-Fiction « Ectis » (2003), « Le sang de la Sirène » (2007), … ou participé à la Série « Contes du Korrigan » (il a co-dessiné, avec François Gomès / Guy Michel et Stevan Roudaut, le 7ème Tome… intitulé « L’Assemblée des Bardes »). En 2009, Sandro prend l’initiative de « voler des ses propres ailes » en publiant deux volumes de « Le Gardien du Feu »… une BD dramatique qui transporte les lecteurs, en 1876, au pied du phare de Gorlébella, au large de la Ponte du Raz (le scénario de « Goulven » et « Adèle » sont signés par François Debois). Quelques années plus tard, le dessinateur va adapter « La Petite Fille aux Allumettes »… un conte, publié en 1845, par Hans Christian Andersen / va se consacrer à quatre numéros de la Série « Histoires de Bretagne » /… Avec le scénariste Eric Corbeyran, il va s’attarder sur « Le Sang de la Vigne » (de 2014 à 2016, trois volumes seront confectionnés… « Mission à Haut-Brion », « Noces d’Or à Yquem » et « Sous la Robe de Margaux »). Après s’être attaqué à un Classique de Prosper Mérimée (« Matéo Falcone » »… une Nouvelle dramatique se déroulant dans la Corse du XIXème Siècle), le nom de Sandro apparaît – sous le soleil de la Principauté – avec une magnifique Bande Dessinée (« Albert Ier de Monaco – Le Prince Explorateur », chez Glénat), dévoilant le tempérament aventureux et la soif de découvertes du Prince Albert Ier. Présentation d’un être charismatique, d’un dessinateur hyper-doué… qui rêverait de mettre en images un Western ! Et, il y travaille… avec force et conviction, Monsieur Masin ! On attend, avec impatience, la mise sous pression de cette future oeuvre BD-philique…

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MitchVH: Champigny-sur-Marne… c’est dans cette petite commune d’Ile-de-France que êtes né, le jour 3 mars 1971. Comment caractériseriez-vous votre jeunesse au sein de cette banlieue au Sud-Est de Paris ?

Sandro: J’ai grandi dans une cité HLM (Habitation à Loyer Modéré) de banlieue parisienne. Même s’il s’agissait de logements sociaux, j’y ai eu une enfance heureuse. À l’époque, même s’il y avait des soucis, les choses s’arrangeaient assez rapidement… ce qui – malheureusement – n’est pas le cas aujourd’hui. Les valeurs que m’inculquaient mes parents m’ont évité de mal tourner. Mais, comme beaucoup, j’avais envie de tout quitter ,… que mes enfants n’y grandissent pas. Malgré mon souhait initial, mes deux premiers enfants y sont nés. Ce n’est qu’en 2003 que j’ai quitté Champigny-sur-Marne… pour habiter en Gironde, avec mon épouse Marie-Laure, sur le Bassin d’Arcachon.

MitchVH: Avez-vous été, rapidement, intéressé par la Bande Dessinée ?

Sandro: Lorsque j’étais jeune, mes parents m’achetaient les albums de « Asterix » ! Dans ma collection, il devait y avoir quelques « Gaston Lagaffe », des « Lucky-Luke »,… Chaque semaine la revue « Pif Gadget » me faisait découvrir un nouvel épisode de « Rahan » (de André Chéret), « Docteur Justice » (de l’italien Raffaele Carlo Marcello), « Arthur le Fantôme justicier » (de Jean Cézard),… J’ai, aussi, découvert toutes ces Bandes Dessinées « petits formats souples » en noir et blanc. Je me souviens que, sur le marché, il y avait un bus qui permettait d’échanger les BD. J’y ai découvert « Akim », « Tex » et pleins de bandes dessinées sur la Seconde Guerre Mondiale, dont j’ai oublié les titres… 

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MitchVH: L’univers de la BD vous a-t-il été dévoilé par un copain, un membre de la famille,… ?

Sandro: Comme je viens de le dire, dans un premier temps, ce sont mes parents qui m’ont initié à la BD. Puis, au collège, les copains m’ont fait découvrir d’autres héros, d’autres auteurs,… C’est, de cette façon, que j’ai découvert « Les Tuniques Bleues » du dessinateur Louis Salvérius… repris – à sa mort, le 22 mai ’72, par Willy Lambil. En se partageant des impressions, en se prêtant des albums,… on découvre d’autres auteurs, d’autres personnages,… et le jeune lecteur que j’étais à l’époque a eu le privilège de découvrir d’autres types d’aventures. C’est très enrichissant ! 

MitchVH: Avec, toutefois, une préférence pour la BD « Made In France »… et un oeil dirigé par les productions belges ?

Sandro: C’est vrai, qu’au début, j’ai surtout lu des grands classiques de la BD franco-belge comme « Astérix », « Gaston Lagaffe », quelques « Boule et Bill », « Lucky Luke », « Spirou »,… Puis, il y a eu les premiers Comics tels que « Captain America », « Spiderman », « X-Men »,… Plus tard, au lycée, j’ai découvert Loisel, Vatine, Crisse, Varanda et d’autres qui m’ont influencé et qui m’ont encore plus donné envie de faire ce métier.

MitchVH: Nombreux sont les parents à inciter leur enfant à s’intéresser à la lecture via la Bande Dessinée ! Est-ce votre cas ? 

Sandro: Dans mon cas, ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé car j’ai, toujours, aimé lire des romans d’aventures. Certains m’ont – littéralement – fait rêver: « L’Île au trésor » de Robert Louis Stevenson, « Le dernier des Mohicans » de James Fenimore Cooper,… et bien d’autres romans de ce type. Cependant, je n’ai jamais été un grand lecteur. Je dois reconnaître que je lisais très peu ! Je suis resté fidèle à la BD et je n’ai, dès lors, pas basculé vers la lecture de romans. C’est, bien plus tard, que mon intérêt pour les romans est apparu !

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MitchVH: Lisiez-vous des revues telles que « Tintin », « Spirou »,… « Fluide Glacial », « Pilote » ou autres ? Quelle était votre revue préférée ?

Sandro: Petit, je lisais l’incontournable revue « Pif Gadget ». Au lycée, je me suis plongé dans « Fluide glacial » ! Plus tard, j’ai parcouru « Triangle rouge », un peu de « Lanfeust Mag » et , de temps en temps, quelques revues spécialisées BD mais j’ai, assez rapidement, arrêté ! 

MitchVH: De cette période, quels héros gardez-vous en mémoire… et pour quelles raisons êtes-vous tombé sous leurs charmes ? 

Sandro: Dans les magazines spécialisés, j’ai de très bons souvenirs de l’humour proposé par Jean-Marie Ballester (alias Maëster) dans « Athanagor Wurlitzer, obsédé sexuel » (de 1986 à 1988, trois volumes sont parus… « Non pratiquant », « Génèse » et « Mode d’emploi ») ou « Marie-Therèse des Batignolles » ! Sinon, j’adorais me plonger dans les aventures de « Rahan » du dessinateur André Chéret et du regretté scénariste Roger Lécureux / dans les dessins de Raffaele Carlo Marcello (« Docteur Justice »). Je dois avouer que si j’achetais la revue « Fluide glacial », c’est parce que j’avais une immense admiration pour le travail de Maester et son dessin à la limite de la caricature ! Quant à « Rahan », « Docteur Justice »,… j’aimais, surtout, leurs aventures et le réalisme des dessins.

MitchVH: Selon vous, à quelle époque la BD a-t-elle pris une place prépondérante dans votre existence ?  

Sandro: Sans conteste… au collège et, plus précisément, en 3ème ! C’est, en effet, à cette période de ma vie que j’ai commencé à vouloir faire de la BD. Je dessinais mes potes et leurs mobylettes… j’inventais des petites histoires. J’ai participé à mes premiers concours dans des magazines (« Fluide Glacial », « Bicross Mag »,…). À l’époque, mon dessin était très influencé par mes auteurs préférés (Maester, Uderzo, Yann Renaud alias OTB, Hergé,…).

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MitchVH: Est-il exact que votre intérêt pour la BD est survenue après avoir visionné une Série Télévisée qui se déroulait, aux Etats-Unis, dans les années 1860… l’époque de la fameuse Guerre de Sécession ?  De quelle Série s’agissait-il et comment s’est opéré ce « coup de coeur » ?

Sandro: Honnêtement, c’est davantage mon intérêt pour le dessin qui a joué ! Je me souviens parfaitement bien de la mini-Série américaine « The Blue And The Gray »… les huit épisodes avaient été réalisés, en 1982, par Andrew V. McLaglen. Le héros – John Geyser – un sympathisant de la cause abolitionniste – avait rejoint le journal de son oncle Jacob Hale (Robin Gammell) à Philadelphie pour y travailler comme dessinateur de presse ! Le personnage principal, incarné par John Hammond, avait pour mission de se rendre sur le front pour y dessiner ce qu’il voyait et illustrer ses articles. Les autres protagonistes de cette Série historique sur la Guerre de Sécession (1861-1865) étaient Stacy Keach, dans le rôle de Jonas Steele / Lloyd Bridges (Ben Geyser) / Geraldine Page (Mrs. Lovelace) /… et Gregory Peck se glissant dans le costume de Abraham Lincoln ! J’étais admiratif devant les croquis réalisés… et j’ai voulu faire pareil. J’avais une encyclopédie avec des illustrations et j’ai commencé par recopier des dessins qu’il y avait à l’intérieur. 

MitchVH: Au bout du compte, ce n’est pas réellement la Série qui vous a interloquée mais plutôt le héros… le journaliste qui, de bataille en bataille, dessinait les choses qu’il voyait !

Sandro: On peut dire cela, oui !

EN ROUTE POUR LE FESTIVAL D’ANGOULEME,…

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MitchVH: Il semblerait que c’est votre maman – une fois convaincue de votre sincérité et votre vif intérêt pour le Neuvième Art – qui vous fait découvrir le département de la Charente… et plus, particulièrement, son le Festival d’Angoulême ! Ce fait est-il véridique… et en quelle année avez-vous réalisé ce voyage – quasi – initiatique ?

Sandro: Si mes souvenirs sont bons, cela devait être en 1986. Ma mère m’a, effectivement, emmenée passer une journée au Festival de la BD d’Angoulême. Départ, très tôt le matin, de Paris en TGV. Nous y avons passé la journée et nous étions de retour – à la capitale – le soir-même. Une seule journée… mais qui m’a marquée et qui fut le déclic de mon désir d’être auteur !

MitchVH: Une fois votre valise prête pour cette expédition de plus de 400 kilomètres, quels étaient vos rêves, votre but ? Profiter d’une atmosphère non-conventionnelle et inédite / rencontrer des dessinateurs devant lesquels vous étiez en admiration et dont le travail était – à vos yeux – incroyable /… ou aviez-vous, sous le bras, quelques planches ou croquis à montrer aux professionnels venus au Festival ?   

Sandro: Mis à part quelques noms d’auteurs (les plus connus et ceux dont je lisais les albums), je ne connaissais rien au Monde de la BD ! Ce n’est qu’une fois arrivé sur place, que j’ai vu le monde (moins qu’aujourd’hui), une multitude de stands, des artistes dont je ne connaissais pas le travail,… que j’ai compris ! 

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MitchVH: Qu’avez-vous retenu de votre premier passage au Festival qui fût créé en 1974  ?  Des rencontres (lesquelles + anecdotes éventuelles), une complicité avec un auteur particulier,… 

Sandro: Des premières rencontres « oui » avec des auteurs que je côtoie aujourd’hui comme Guy Liéron… mieux connu sous le pseudonyme Philippe Luguy, le dessinateur de « Percevan », « Karolyn », « Sylvio »,… Je lui avais montré mes premiers travaux, il m’avait, à l’époque, conseillé de continuer à bosser ! Il doit être un des premiers – si ce n’est LE premier – à m’avoir dédicacé un album. Depuis, je l’ai recroisé à plusieurs reprises sur des festivals et Luguy est, même, venu manger à la maison à la fin d’un festival. J’y avais aussi croisé Lecureux… le scénariste de « Rahan » qui m’avait, également, dédicacé un album. Des années plus tard, j’ai dédicacé mes albums aux côtés d’André Cheret… le dessinateur de « Rahan » qui, lui aussi, m’a fait une jolie dédicace. Depuis, j’ai sympathisé avec certains  auteurs, certains sont devenus des amis et c’est toujours un plaisir de les croiser lors d’un événement bédéphilique. 

MitchVH: Dans le même ordre d’idée, quelle a été la réaction de votre maman en vous voyant franchir les portes du Festival, de percevoir votre émerveillement en croisant le chemin de dessinateurs professionnels,… ?

Sandro: Honnêtement, je pense qu’elle était aux anges de m’avoir vu heureux. Mais, comme beaucoup de parents, elle devait être très inquiète que je souhaite en faire un métier.

MitchVH: De retour à la maison, aviez-vous eu l’impression qu’une métamorphose s’était opérée… et que vous étiez – vraiment – fait pour ce métier ?

Sandro: Est-ce que j’étais fait pour ce métier ? Sincèrement, je ne le savais pas vraiment ! Ce qui était certain, c’est que je voulais en faire mon métier. Mes rencontres avec divers auteurs, les montagnes d’albums proposés sur les étalages, les planches originales exposées,… tout cela m’a donné envie d’y être un jour ! Me retrouver au Festival d’Angoulême m’a offert une grande satisfaction personnelle… Mon rêve de gosse s’est réalisé !!!

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MitchVH: Est-ce, à cet instant-là, que vous vous êtes mis en tête de poursuivre des études artistiques ?

Sandro: Je pense que « oui » ! J’étais en troisième au moment où, on devait choisir son orientation pour la suite des études… J’avais opté pour une spécialisation en dessin. On m’a, dès lors, envoyé dans un lycée général dans une seconde générale où j’avais, en options, deux heures de dessin par semaine. C’est, durant, ces cours que j’ai rencontré Eric – mon meilleur pote – qui m’a parlé d’un lycée artistique à Paris. Nous avons passé, ensemble, le concours d’entrée… et nous l’avons réussi. 

MitchVH: Justement, au niveau des études artistiques, quel est votre parcours ? Qu’en avez-vous retenu ?

Sandro: J’ai, comme précisé auparavant, fait mes études au Lycée Auguste Renoir de Paris où j’y ai appris le graphisme et les bases du dessin. J’ai obtenu un brevet de technicien dessinateur maquettiste (une sorte de BAC Pro de graphiste). Mon diplôme en poche, j’ai passé le concours afin de faire de l’animation à l’Ecole des Gobelins de Paris. J’ai réussi l’épreuve dessinée. La deuxième étape consistait à présenter un dossier. J’ai, malheureusement, fait l’erreur de présenter mes travaux scolaires. Pas très en rapport avec ce que les profs espéraient voir… Du coup, je n’ai pas été retenu ! J’ai cherché du boulot et j’ai commencé comme stagiaire chez Trans BD (une agence publicitaire par la BD). Ce que j’ai retenu de mon école et de ma formation… c’est que la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) n’était qu’à ses débuts et que l’on travaillait – principalement – en méthode classique… c’est-à-dire « à la main ». Il fallait, donc, être très méticuleux, très propre, très précis,… J’ai le sentiment que cela m’a beaucoup aidé car, nombreux sont les gens, à caractériser mes dessins et mes planches d’une grande précision et d’une étonnante clarté.

MitchVH: Avez-vous eu des regrets de ne pas avoir été retenu à l’Ecole des Gobelins? Pour quelle(s) raison(s) n’avez-vous pas, l’année suivante, repassé l’épreuve ?

Sandro: C’est la vie comme on dit… À l’époque l’armée m’attendait de pied ferme pour mon Service Militaire ! J’ai réussi à me faire reformer car je commençais à travailler avec Trans BD et je ne voulais pas « perdre » un an pensant que si j’allais au Service Militaire, on ne m’attendrait pas et que j’allais – très probablement – louper une opportunité professionnelle. Et puis, aussi, un peu pour une fille que je ne voulais pas laisser un an de peur de la perdre… mais de ce côté-là, cela a été un flop et la première fois que mon coeur a été brisé. Bref, je commençais à travailler et je ne voulais pas tout lâcher ou risquer de perdre. Pris dans le travail, je ne me suis pas représenté aux Gobelins. Mon père a été muté dans le Nord (Bethune) et je souhaitais rester en région parisienne car mon travail et les éditeurs s’y trouvaient ! Il fallait subvenir à mes besoins et payer les factures… Je me suis, donc, lancé dans la vie active et je n’ai pas retenté l’épreuve des Gobelins.

LE REVE SE TOURNE VERS L’OUEST AMERICAIN… 

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MitchVH: À plusieurs reprises, vous aviez évoqué l’idée de réaliser votre propre bande dessinée… une BD estampillée « Western ». Est-ce un projet de longue date… rêvé à une période de votre adolescence, où vous étiez subjugué, par exemple, par les Séries et/ou les Films qui étaient programmés à la télévision ?

Sandro: Les deux mon Capitaine ! Gamin, je ne pouvais pas regarder la télé… mis à part le mardi soir car il n’y avait pas école le lendemain ! (rires) Et, ce soir-là, FR3 diffusait « La Dernière Séance »… une émission, présentée par Eddy Mitchell, qui faisait la part belle aux Classiques du Cinéma américains ! Bref, le fan du Septième Art pouvait très souvent  découvrir un bon vieux Western. À mon époque, il n’y avait pas de consoles et on jouait beaucoup dehors. On s’amusait, comme des fous, dans la cours de récréation de l’école, sur le terrain de jeu de la résidence,… Souvent, on jouait aux « cowboys et aux indiens » !  J’ai grandi avec les films de John Ford, Henry Hathaway, John Sturges, Anthony Mann, Howard Hawks, Sam Peckinpah,… et, plus tard, Sergio Leone. Mes acteurs fétiches étaient John Wayne, Kirk Douglas, Burt Lancaster, Gary Cooper, James Stewart, Richard Widmark et, bien évidemment, Clint Eastwooddans la trilogie du Dollar.

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Il y a eu, également, les séries comme « How the West Was Won » (traduit, en français, par « La conquête de l’Ouest »… avec la famille Macahan et dans laquelle je pouvais apprécier le jeu de James Arness, celui du jeune Bruce Boxleitner,… ) / « Wanted: Dead Or Alive » (« Au nom de la Loi » étant une Série incontournable en N/B de la fin des années ’50… dont le héros – Josh Randall – était incarné par le grand Steve McQueen durant 94 épisodes) / l’incontournable « Bonanza » (avec Lorne Green, dans le rôle de Ben Cartwright) / « The Wild Wild West » (« Les Mystères de l’Ouest »… avec le tandem James T. West (Robert Conrad) et Artemus Gordon (Ross Martin) devant résoudre des énigmes fantastiques et contrer les projets destructeurs du Docteur Miguelito Loveless (Michael Dunn) et de son acolyte (Richard Kiel) ou, encore, de la mini-série « Centennial » (alias « Colorado »… avec Robert Conrad, Richard Chamberlain, Raymond Burr,…). Même si, à mon adolescence, j’étais plus attiré par la BD Fantasy (très à la mode à l’époque), le Western et ses grands espaces étaient toujours dans un coin de ma tête.

MitchVH: Sans conteste, les Séries télévisées et les longs métrages vous ont – culturellement – influencé ! Et, au niveau de la Bande Dessinée, qu’en était-il  ?

Sandro: Je dois avouer qu’en BD, ma culture « Western » se limitait à « Blueberry » de Jean Giraud, à « Tex » (cinq volumes écrits par Claudio Nizzi),… et quelques publications souples, en N/B, comme « Blek le roc » (les aventures étaient scénarisées et dessinées par EsseGesse). Alors, bien sûr, j’ai lu quelques « Lucky Luke » de Morris  / « Les Tuniques bleues » de Louis Salvérius… qui sera, plus tard, repris par Willy Lambil /… Le paradoxe de tout cela, c’est que j’admire le travaille de Giraud mais je n’ai pas lu l’entièreté des « Blueberry »…  loin de là ! Il en est de même pour le travail effectué par mon ami Michel Blanc-Dumont qui, incontestablement, est plus proche de la réalité historique au niveau des armes et des tenues portées par les citoyens de l’époque ! Mais, il est inutile de me demander lequel des deux je préfère… cela m’est impossible ! Depuis cette période de ma vie, ma BDthèque estampillée « Western » s’est quelque peu étoffée !

UN NOUVEAU PROJET QUI SENT LA POUDRE… ET LES GRANDS ESPACES !

MitchVH: Si un éditeur vous proposait de concevoir une histoire appartenant à cette période de l’histoire américaine, j’imagine que vous signez immédiatement  ?

Sandro: Sans conteste, ma réponse sera « oui » ! Réaliser une BD « Western » est une envie de longue… très longue date ! Il y a eu quelques projets présentés aux éditeurs. Mais, ce n’était « pas le moment », car le genre n’était plus vraiment « à la mode » ! Parfois, le responsable éditorial me disait: « Il y en a trop en ce moment », « C’est pas mal mais »… Tout le paradoxe de ce métier, c’est que tant qu’on est pas auteur, notre travail doit être personnel et doit se détacher le plus possible de nos influences. Une fois auteur, quand on présente ce genre de projet, on s’entend dire que ce qui marche dans ce domaine c’est le style… « Blueberry » ! Aujourd’hui, j’ai signé pour un « One Shot » sur l’Expédition Lewis et Clark, chez Glénat. Un premier pas dans le genre… avec la genèse de la Conquête de l’Ouest. Très sincèrement, j’espère que ce n’est que le début d’une belle aventure !

MitchVH: Pour vous, l’envie de raconter – en images – une aventure se déroulant dans l’Ouest américain est-elle plus importante que de narrer un fait historique avéré ? 

Sandro: Les deux, une fois de plus ! Rien n’empêche de raconter une histoire dans l’Histoire. C’est, d’ailleurs, souvent un prétexte pour une base de scénario. Cela faisait partie des projets sur lesquels j’avais travaillé. Deux avaient comme trame et décor la Guerre de Sécession / un sur la « Bones War » (c’est durant les années 1870, que cette guerre a vu le jour entre de nombreux paléontologues… et trouvé son point d’orgue avec la rivalité en Charles Marsh de l’Université Yale et Edward Drinker Cope de l’Université de Pennsylvanie) / un autre sur les Guerres indiennes. Pour deux d’entre-eux, c’est toujours dans les tuyaux et j’envisage bien que ces projets aboutissent, un jour ou l’autre ! Il est impératif de rêver et espérer, au plus profond de soi, que cela se concrétisera un jour. Le fait de vouloir continuer dans cet univers que j’affectionne particulièrement est un objectif important pour moi ! Comme je viens de le dire, aujourd’hui, je suis sur l’Expédition de Lewis et Clark… et ce projet est « purement » historique. Malgré cette « contrainte », cela me permet aussi de dessiner des décors grandioses, des grands espaces de l’Ouest américain,…

MitchVH: Avez-vous l’intention de portez la double-casquette «dessinateur-scénariste» ou, est-il envisageable que vous fassiez appel à un scénariste extérieur pour ce projet personnel ? 

Sandro: Pour le moment, je préfère laisser ce boulot à ceux dont c’est le métier mais qui sait… Depuis le début de ma carrière, j’ai bossé avec quelques scénaristes et j’ai pu voir leur méthode de travail. Donc, j’avoue que cet exercice me titille… Des noms ? Pour le moment, je travaille avec Philippe Thirault qui affectionne aussi le genre, on y réfléchit. J’ai, également, une opportunité avec Tiburce Oger (dessinateur et scénariste de BD ayant bossé sur des Séries telles que « 9 têtes », « Demoiselle Gorge », « L’auberge du bout du monde », « Ewen »,… « Canoë Bay » et « Deux vies »), on en a discuté mais, pour le moment, nos emplois du temps ne nous le permettent pas ! Un jour, nos agendas respectifs seront moins chargés… et on pourra, très probablement, en rediscuter pour réaliser un projet commun ! D’autres noms me traversent bien sûr l’esprit, mais rien de concret n’est pour l’instant envisageable.

MitchVH: Dans le même ordre d’idée, avez-vous – déjà – un script en tête… un personnage que vous souhaiteriez mettre en lumière, un fait historique précis que vous aimeriez développer  ? 

Sandro: Oui… beaucoup ! Enfin, au moins deux… mais la Conquête de l’Ouest et l’Histoire de l’Amérique au 19ème Siècle foisonnent d’histoires, de personnages qui sont autant de possibilités d’aventures à raconter. Il y a un personnage dont j’aimerai raconter l’histoire… au moins la jeunesse de celui-ci ! L’idéal serait, pour moi, de réaliser une saga sur fond de Conquête de l’Ouest… mais je suis conscient que cela risque d’être compliqué à concrétiser ! Avec la conjoncture éditoriale actuelle cela devient très difficile de partir sur une série longue et ambitieuse.

MitchVH: Quel est le nom de ce personnage ?

Sandro: Pour le moment, je préfère garder son nom secret… et ce pour ne pas donner d’idée à quelqu’un d’autre ! (rires) Ce que je peux néanmoins dévoiler, c’est qu’il s’agit d’une figure mythique de la Conquête de l’Ouest. Pour ma part, c’est surtout sa jeunesse qui m’intéresse ! Ce personnage a eu plusieurs vies, plusieurs métiers,…

SANDRO MASIN ET PHILIPPE THIRAULT S’OFFRENT UNE BELLE EXPEDITION…

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MitchVH: Comme vous venez de l’annoncer, pour l’instant (septembre 2018), vous bossez sur une commande pour la Collection « Explora ». Il s’agit d’une BD de 52 pages s’attardant sur l’Expédition de Lewis et Clark ! Lorsque Glénat vous a proposé le sujet et l’époque à laquelle cela se déroulait (1804 à 1806), je suppose que vous n’avez pas hésité la moindre seconde… 

Sandro: Même pas un millième de seconde ! En fait, je savais que c’était dans les tuyaux. Philippe Thirault et moi sommes passionnés de Western. On a demandé à notre Directeur de collection si on pouvait bosser sur ce projet et il a accepté pour notre plus grand plaisir. Maintenant, il va falloir assurer !

MitchVH: N’est-il pas trop compliqué de « résumer » ces deux années aventureuses en 52 pages… Comment s’est déroulée la sélection des faits à prendre en considération,… ceux à « mettre entre parenthèses » ?  

Sandro: C’est une question que nous nous sommes posés. À l’origine, il était prévu un « One Shot » de 46 pages. En lisant l’histoire de l’Expédition, on a remarqué qu’il y avait beaucoup de choses à raconter et on a pensé à, éventuellement, faire un diptyque (un album sur l’aller et un sur le retour). Après discussion avec les Directeurs de la collection, il s’avère qu’un risque pouvait arriver ! En effet, souvent le second volume d’un projet « fonctionne » moins bien que le premier. Dans le scénario qui nous préoccupe, il se passe plus de choses importantes au retour qu’à l’aller. Néanmoins, il est vrai qu’il faut prendre en considération la distance parcourue / les parties de chasses / les rencontres avec les tribus /…  tout cela est très répétitif et il ne faut pas que le lecteur s’ennuie. Nous avons, dès lors, décidé de faire ce « One Shot » en 52 pages… soit six pages de plus que prévu initialement. De cette expédition, il nous faudra prendre l’essence et les meilleurs moments pour tenir le lecteur en haleine, le transporter dans l’aventure,… comme s’il était, lui-même, un des membres de l’expédition.

MitchVH: Après une première sélection de la part du scénariste, c’était à votre tour d’opérer ! Afin de vous aider dans votre boulot, avez-vous réalisé un plan de travail… tel un story-board  ?  

Sandro: Je commence toujours par un story-board ! Mais, suite à quelques soucis, Philippe et moi avons pris du retard. Il va falloir, dès lors, s’y remettre très rapidement ! 

MitchVH: Une Deadline a-t-elle été fixée ? Votre BD sortira en 2019… mais à quelle période de l’année ?   

Sandro: Notre « Directeur de Collection » nous a dit octobre 2019 !

MitchVH: Sans trop dévoiler de l’aventure vécue par les chefs de l’expédition (Meriwether Lewis et William Clark), qu’est-ce qui vous a surpris lorsque vous avez découvert qu’ils étaient les premiers à avoir traversé les Etats-Unis… de la côte Est à la côte Ouest ?  

Sandro: Ce qui m’a étonné, ce sont les contacts avec les tribus indiennes relativement « paisibles » voire « faciles » à cette époque… même si, avec d’autres tribus, la communication était très tendue ! Quelques années plus tard, on va assister à des relations conflictuelles… qui vont, malheureusement, se muter en massacres de masse  ! De nombreuses tribus seront, littéralement, décimées… L’autre fait à retenir sur cette expédition, c’est qu’avec les dangers rencontrés (les animaux sauvages / la faim / le froid / les tribus, parfois, hostiles /…), il n’y a eu qu’un seul membre de ce périple qui est décédé… d’une péritonite.

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MitchVH: Finalement, on peut les qualifier de « pionniers »… puisque, grâce à eux, la route vers la Conquête de l’Ouest est née ! En même temps, à cause de cette expédition, de très nombreuses populations indiennes vont être massacrées… pour que les Etats-Unis puissent se développer, prospérer et devenir une grande nation ! La BD évoque-t-elle cette ambiguïté ?

Sandro: C’est exact, ils ont en quelque sorte ouvert la route et, effectivement, l’histoire montre que ces relations plutôt pacifiques ont « bien » changées par la suite. Mais, quant à savoir si cela sera abordé dans la BD, pour le moment je ne le sais pas ! Je sais que l’on parlera de ce que sont devenus les protagonistes après l’expédition mais pour le reste, je ne suis au courant de rien !  Philippe m’envoie, en effet, le script au fur et à mesure.

MitchVH: Dans le Monde de la BD, le Western a – jadis – connu un franc succès… comme les oeuvres cinématographiques, d’ailleurs ! Que répondez-vous aux personnes qui trouvent que ce style est dépassé… voire démodé ?

Sandro: Le Western, c’est un style qui perdure. Il y a même de nouveaux auteurs qui s’imposent dans le genre comme Ralph Meyer et son « Undertaker »… peut-être que la « touche »  Jean Giraud y fait quelque chose ! Toutefois, avec son scénariste Xavier Dorrison, le dessinateur parisien a trouvé une approche originale. Personnellement, je pense que cette approche est judicieuse… il était temps de renouveler le genre !!! Après, il faut reconnaître qu’il est compliqué de mettre sur pied un projet dans le genre car il y a des séries et des auteurs déjà installés. En attendant, cela donne l’impression de fonctionner merveilleusement bien pour eux… En deux petites années, quatre volumes ont été édités (« Le mangeur d’Or », « La danse des vautours », « L’ogre de Sutter Camp », « L’ombre d’Hippocrate »), les critiques sont élogieuses et, en plus, « Undertaker » est estimé des lecteurs ! C’est un peu comme au cinéma… terminés les Grands Classiques avec le cow-boy solitaire qui défend la veuve et l’orphelin. Parfois, le héros est moins « lisse » et a, en lui, une part sombre. En attendant, tant au cinéma que dans la BD, il y en a toujours et le public est toujours présent… certes moins nombreux qu’à l’Âge d’Or du Western, mais il est là !

MitchVH: Finalement, c’est un peu grâce à la Série fantastique « Westworld » que l’intérêt pour le Western réapparaît, quelque peu. Qu’en pensez-vous ?

Sandro: Peut-être… ou pas ! Je dois avouer que je n’ai pas visionné les épisodes de « Westworld » ! Néanmoins, je me souviens du film de Michael Crichton… avec Yul Brynner dans le rôle   principal !  Même si mes souvenirs du cow-boy-robot vêtu de noir sont flous, le scénario était, en 1973, assez moderne ! Pour ma part, je vais plutôt retenir les titres de Séries comme « Deadwood », « Hell On Wheels », « Into The West », « Hatfields & McCoys »,… ainsi que le long-métrage de  Scott Cooper « Hostiles »… avec Christian Bale, Rosamund Pike,…

RESPECT TOTAL POUR JEAN GIRAUD ET MICHEL BLANC-DUMONT

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MitchVH: Quel regard portez-vous sur des dessinateurs tels que l’incontournable Jean Giraud (« Bleuberry »), Hermann (« Jeremiah », « Comanche »,… et, dernièrement, avec « Duke »), Claude « Derib »  De Ribaupierre (de 1974 à 2006, il a enfanté vingt volumes de « Buddy Longway »), François Boucq qui connaît un joli succès avec sa Série « Bouncer »,… et le très surprenant « La règle du jeu » de Paolo Eleuteri Serpieri ? 

Sandro: Pour moi, Jean Giraud est « la référence du genre » ! Il sait mettre en scène, donner du dynamisme et, graphiquement, quelle claque !!! J’admire, aussi, le travail et la précision de Michel Blanc-Dumont ! Artistiquement, ce sont mes références. Je connais moins le travail des autres auteurs même si des amis auteurs m’ont conseillé le travail de Derib sur les chevaux qui est, incontestablement une référence dans le métier. J’ai découvert, il y a peu, le travail de l’italien Paolo Eleuteri Serpieri dans le Western (« Histoires du Far West », « Chaman », « Femmes de l’Ouest », « Lakota »,…) et c’est vraiment un travail extraordinaire ! Je connais aussi un peu le « Bouncer » de François Boucq dont j’apprécie la gestion des noirs et blancs et le graphisme. Hermann, aussi, est un modèle du genre mais je dois avouer que je connais moins son travail.

MitchVH: Ces derniers réalisent des dessins très réalistes (la technique d’Hermann est impressionnante… lorsqu’il travaille, par exemple, la texture de la neige) mais êtes-vous également sensible à la bande dessinée « Les Tuniques bleues »(nettement plus humoristique et légère) de Louis Salvérius… et, plus tard, de Willy Lambil ? 

Sandro: Pour être honnête, aujourd’hui, je suis davantage attiré par le réalisme que par l’humour. Jadis, j’ai énormément aimé « Les Tuniques bleues »… mais je confesse que cela fait un bail que je n’ai plus ouvert un album de cette collection ! Pour répondre, en toute objectivité, à cette question, il faudrait que je prenne le temps d’en relire un. Le dernier que j’ai lu est une reprise par différents dessinateurs – « Des histoires courtes par… » (2016 – mais je n’ai pas été transporté par les différentes histoires et n’ai pas tout appréciés. peut-être suis-je trop attaché au style originel de cette série ! Après, avec deux boulots et toutes les sorties BD, il me reste peu de temps pour cette activité. Pour le moment, je suis davantage sur la lecture de documents, de livres,… qui me servent dans mon travail. Le dessin réaliste obtient, toutefois, ma préférence !

SANDRO, UN ARTISTE PASSIONNÉ… JUSQU’À LA MOELLE !

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MitchVH: Quel est votre réalisateur préféré… et pour quelles raisons ? 

Sandro: Difficile à dire… J’en ai beaucoup, trop, peut-être ! Parmi les classiques et les plus anciens, je vais nommer John Ford… qui appartient à une grande école du Septième Art et qui a remporté, à quatre reprises, l’Oscar du Meilleur Réalisateur (« The Informer » en ’35, « The Grapes Of Wrath » en ’40, « How Green Was My Valley » en ’41 et « The Quiet Man » en 1952). Puis, il y a Sergio Leone, George Lucas, Steven Spielberg, Peter Jackson, Clint Eastwood, les frères Cohen,… et, parmi les réalisateurs français, j’ai une petite préférence pour Luc Besson. Ils ont, certes, des styles différents mais j’apprécie leur travail artistique.

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MitchVH: Un respect particulier pour l’acteur/réalisateur/… Clint Eastwood, je pense… 

Sandro: En effet, j’ai aimé ses rôles dans les films de Sergio Leone (« Il buono, il brutto, il cattivo », par exemple). Clint Eastwood a d’énormes qualités en tant que réalisateur. Il exploite parfaitement le genre Western (« Unforgiven », « Pale Rider ») / fait des merveilles sur un film sentimental tel que « The Bridges Of Madison County » / est extraordinaire sur des films de Guerre («Flags Of Our Fathers », « Iwo Jima ») / sait interloquer son public avec un film de société (« Gran Torino ») /… C’est un metteur en scène complet… qui maîtrise, de long en large, son art ! À chaque fois, il réussit à nous emporter. J’ai énormément aimé son approche des événements historiques de la Seconde Guerre mondiale… avec les deux visions des choses et d’un même événement (avec « La mémoire de nos pères », vu côté américain et « Iwo Jima », vu du côté japonais). Si on reste sur le thème Western mon préféré demeure « Unforgiven »… suivi par « Pale Rider ». Ce qui me plaît particulièrement dans « Impitoyable » de 1992, c’est la personnalité de ce bandit. Cet assassin au passé plus que sombre et violent s’est rangé et vit comme un fermier avec ses enfants tant bien que mal après le décès de sa femme. Cependant, le moment venu, il est capable de reprendre les armes pour un honorer un contrat – même si au début c’est difficile de remonter en selle ! Mais, au final, William Munny reprend le dessus sur le fermier et ce qu’il avait mis de côté revient dans le duel d’anthologie au Saloon avant de raccrocher – définitivement – afin de retrouver ses enfants.

MitchVH: En tant que « aficionados de Westerns », je suppose que appréciez le cinéma… Avez-vous des films de prédilections et quels types de films aimez-vous regarder ?

Sandro: La liste est trop longue pour les citer tous. Mon Western préféré est « Open Range ». Il a été réalisé en 2003, par Kevin Costner… Pour moi, c’est un vrai film de « Cow-boys » et, historiquement, d’une exemplarité remarquable ! J’ai aussi un immense respect pour « Little Big Man » de Arthur Penn… avec Dustin Hoffman, Faye Dunaway,… / « Dances With Wolves », réalisé et interprété par Kevin Costner / « The Homesman » de et avec Tommy Lee Jones / la version des frères Cohen de « True Grit »… à l’origine, le film avait été, en 1969, réalisé par Henry Hathaway /… Mais je ne regarde pas uniquement les Westerns… je regarde de tout ! Comme beaucoup de gens, je suis fan de la Saga « Star Wars ». J’ai énormément adoré la trilogie « The Lord Of the Rings » de Peter Jackson. Je prends aussi un énorme plaisir à visionner les Dessins Animés sortant des Studios Disney, Dreamworks,… Ma femme a même réussi à me faire voir et revoir « Dirty Dancing » de Emilie Ardolino… Preuve est, dès lors, faite que je dévore de la pellicule ! (rires)

LORSQUE SANDRO SE MÉTAMORPHOSE EN COW-BOY… 

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MitchVH: D’autres passions, dans la vie ?

Sandro: La musique ! Je joue un peu… Mon instrument de prédilection, c’est l’harmonica (facile à transporter) ! Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps libre pour évoluer comme je le souhaiterais. Sincèrement, je manque de pratique ! Dans un autre registre, j’aime la mer et l’océan… mais je ne peux, hélas, plus surfer pour des raisons de santé. Depuis quelques années, mon véritable hobby est la reconstitution historique ! Je vous laisse deviner la période… (ah ah ah! Rires) Pas trouvé ? La Conquête de l’Ouest, bien évidemment ! C’est lors d’un festival BD que j’ai découvert l’association Fort Rainbow. Les membres y faisaient une exposition car l’invité d’honneur était Derib. Leur site étant basé à quelques kilomètres de chez moi, je m’y suis rendu le samedi… et j’ai pris ma carte d’adhérent ! Si je ne me trompe pas, c’était en 2011… les années passent tellement vite. Durant un week-end, parfois un peu plus de jours, on se costume et on vit comme à l’époque. Pour ma part, la période que j’essaie de reconstituer va de 1865 à 1875. Selon le camp de reconstitution, je peux faire le Cow-Boy (le garçon vacher), le scout, le chasseur de bisons, le civil,… Par ce biais, je tente de vivre ma passion ! Manque les chevaux qui vont avec… mais, financièrement, je ne peux pas me permettre d’en posséder. Plus tard, peut-être ! Et puis, un jour, j’espère réaliser un voyage afin de découvrir – en vrai et en grandeur nature – les paysages de la Conquête de l’Ouest.

MitchVH : Dans ce genre d’Association, les membres choisissent souvent un pseudo… Est-ce votre cas et, dans la positive, quel est-il ?

Sandro: J’ai été baptisé par mon parrain « Blueberry » en hommage à Giraud qui était mort il y a peu et, aussi, parce que j’exerce le métier d’auteur BD.

MitchVH: La plupart du temps, quel genre musical écoutez-vous ? Avez-vous un groupe, un chanteur ou une chanteuse que vous affectionnez tout particulièrement?

Sandro: Lorsque je mets en images, j’écoute principalement des bandes originales… et lorsque j’encre, j‘écoute du Classique ! Mais j’éprouve aussi un grand plaisir a écouter d’autres genres musicaux comme le Jazz, le Smooth Jazz, la Soul, le Funk, la Pop… et un peu de Rock ! Mes compositeurs préférés sont John Williams, James Horner, Hans Zimmer, Ennio Morricone, James Newton Howard et bien d’autres.

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MitchVH: Et, très probablement, un « coup de coeur » pour les thèmes musicaux, écrits par Ennio Morricone, pour les films de Sergio Leone ? 

Sandro: C’est mon père qui me les a fait découvrir. Lorsque l’on partait en vacances chez ma grand-mère en Italie, les cassettes des BO de « Per un pugno di dollari », « Per qualche dollaro in più » tournaient beaucoup ! Depuis cette période, ma collection de BO s’est agrandie. Même si j’aime de nombreux thèmes musicaux, mon morceau préféré reste et demeure « Extasy Of Gold », composé en 1966 par Morricone, pour le film « Il buono, il brutto, il cattivo » de Sergio Leone ! 

MitchVH: À l’origine, votre famille vient de quelle région, en Italie ?

Sandro: Mon père est originaire du Veneto dans la province de Padova (Padoue). Il est venu travailler en France et, lorsque l’heure de sa retraite est venue, il est reparti sur les terres de ses origines. Ma mère, quant à elle, est arrivée de Barcelone. Ils se sont connus à Champigny-sur-Marne où je suis né.

MitchVH: Quelle est votre plus « grande » passion ?

Sandro: Si après cette interview vous ne le savez pas ou vous ne l’avez pas deviné, je vous invite à la relire (rires)

MitchVH: Bien sûr, je la connais… c’est la taxidermie ! (rires)

MitchVH

 

 

 

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